Janvier 2015 - Travail photographique au Camp des Milles
Présentation
Réunis dans ce lieu de mémoire, nous avons tenté d'en comprendre l'histoire, mais aussi, pendant ces quelques heures de prise de vue, d'être attentifs à nos perceptions les plus directes. La présence des lieux et l'émotion qui s'en dégage constituent pour nous un lieu de partage et de réflexion. Qu'est-ce qui nous lie à ceux qui ont vécu là? Que pouvons-nous, par la photographie, comprendre de leur expérience et de ce temps éloigné? Que pouvons-nous dire, qu'avons-nous à offrir avec des images?
Le travail de la photographie nous invite à être plus que jamais sensibles à la lumière. Cette lumière provençale aux intensités variables, décrite dans les textes des écrivains internés au Camp des Milles, serait peut-être à considérer comme un élément clé de notre compréhension des lieux. Un élément qui nous rapproche de ces hommes et de ces femmes et qui, à notre époque, permet de rendre hommage à leur vie et à leur résistance. La lumière, ici, semble parler de temps qui se croisent : un temps météorologique, un temps de mémoire, un temps fugace, un temps où il est possible de partager nos regards et nos paroles.
Nous avons voulu fabriquer des images comme des espaces de réflexions. Des espaces où il soit possible pour nous et pour les autres de se poser, de trouver sa place dans ce lieu, de rassembler ses pensées, de trouver ses propres mots.
Le travail de la photographie connaît lui aussi plusieurs temporalités. Nous nous sommes retrouvés quelques jours plus tard pour une phase d'"atelier". Avec du recul par rapport à nos images, nous avons parlementé, sélectionné, ré-agencé, travaillé le montage, pensé à la forme finale et donc à la place des futurs spectateurs à qui nous nous adressons. Comment trouver une forme achevée qui soit aussi un point de départ, qui à la fois reflète notre expérience et la rende partageable, passe le relai à celui qui la découvre? Nous avons alors travaillé à créer des couloirs, des circulations, des systèmes d'échos intérieurs et extérieurs, à mettre en perspective ce que nous avons ressenti des lieux.
En induisant une circulation parmi les images et les mots, nous invitons celui qui regarde à cheminer, à reconstruire du sens. En un mot, à partager le temps de notre perception et de notre réflexion.
Edwin Fauthoux-Kresser et les élèves de Première MV
Rajaa, Oumou, Syrine, Shana, Océane, Samira, Coline, Grégory, Wassila, Lauriane, Idriss, Florent, Benjamin, Antonin, Mehdi, Daniel, Rhimel, Anne-Lise, Johanna, Damien, Alexis, Esia, Manon, Théo, Sekou, David, Mickaël, Aurélien, Mathieu, Thomas
accompagnés de leur enseignante, Corinne Vernet-Bard.
